Dans quoi investir pour gagner de l'argent ?
- Olivier Gosmant

- 12 oct.
- 9 min de lecture
Dernière mise à jour : 4 nov.

Je préfère remplacer la question un peu provocatrice du titre par "Comment préserver et faire croître un patrimoine qui a été construit, dans un monde où l'incertitude générale augmente ?".
La réponse ne réside pas dans une classe d'actifs miracle, mais dans un portefeuille diversifié, où chaque classe d'actifs joue un rôle précis dans une orchestration complexe.
La fin de l'ère des évidences patrimoniales
Pendant des décennies, la construction patrimoniale suivait des schémas prévisibles : l'immobilier pour la sécurité, les actions pour la croissance, les obligations pour les revenus réguliers. Cette époque a changé.
Depuis quelques années maintenant, nous évoluons dans un contexte où :
Les taux d'intérêt jouent au yo-yo, bouleversant les valorisations obligataires
L'inflation persiste malgré les politiques monétaires restrictives
Les tensions géopolitiques fragmentent les marchés mondiaux
La régulation se durcit sur tous les continents
De nouvelles classes d'actifs émergent (crypto-actifs) tandis que d'autres se réinventent (private markets, impact investing)
Le monde doit se réinventer pour faire face aux changements climatiques
L'IA bouleverse à grande vitesse nos manières de vivre et de travailler
Un patrimoine performant ne se construit pas sur l'intuition, mais sur la compréhension précise des mécanismes de chaque classe d'actifs.
Dans ma pratique quotidienne, j'observe une constante : les patrimoines les plus résilients ne sont pas nécessairement les plus importants, mais les mieux structurés. Leurs propriétaires maîtrisent une dimension que beaucoup négligent : le comportement différencié des actifs selon les cycles économiques.
Détenir des actions, de l'immobilier ou des obligations sans comprendre leur réaction face à la croissance, la récession ou l'inflation revient à naviguer sans boussole.
Cet article analyse chaque classe d'actifs, des plus traditionnelles aux alternatives, en détaillant non seulement leurs caractéristiques intrinsèques, mais surtout leur performance dans les quatre régimes macro-économiques fondamentaux. Cette grille de lecture permet de dépasser les idées reçues ("l'immobilier, c'est sûr", "l'or protège toujours") pour construire des allocations véritablement adaptatives.
L'objectif n'est pas de vous prescrire une solution standard, mais de vous armer des clés analytiques nécessaires pour comprendre. Parce qu'un patrimoine complexe mérite mieux que des raccourcis simplistes.
1. Définition et rôle des classes d'actifs
Une classe d'actifs regroupe un ensemble d'instruments financiers ou d'actifs ayant des caractéristiques similaires, notamment en termes de comportement face aux fluctuations économiques, de volatilité, de liquidité et de rendement.
La classification des actifs permet de structurer un portefeuille diversifié, en répartissant les risques et en ciblant des objectifs financiers précis.
Savez-vous que le facteur qui génère la plus grande partie de la performance d’un portefeuille d’investissement est l’allocation d’actifs ?
Les classes d'actifs se divisent généralement en deux grandes catégories :
Les actifs traditionnels : actions, obligations, liquidités.
Les actifs alternatifs : immobilier, matières premières, private equity, cryptomonnaies, œuvres d'art, etc.
2. Les actions
2.1 Définition
Les actions représentent des titres de propriété d'une entreprise. En détenant une action, l'investisseur devient copropriétaire de la société, avec un droit à une part des bénéfices (dividendes) et souvent un droit de vote en assemblée générale.
2.2 Caractéristiques principales
Potentiel de rendement élevé sur le long terme, mais volatilité importante à court terme.
Liquidité élevée pour les actions cotées sur les marchés réglementés.
Risque de perte en capital en cas de défaillance ou faillite de l'entreprise.
Dividendes : source de revenu complémentaire, variable selon la politique de distribution de la société.
2.3 Comportement selon les régimes macro-économiques
✅ Croissance économique : Performance très positive. Les bénéfices des entreprises augmentent, les perspectives s'améliorent, les valorisations progressent.
❌ Récession : Performance négative. Baisse des profits, révisions à la baisse des prévisions, aversion au risque des investisseurs.
⚠️ Hausse de l'inflation : Performance mitigée à négative. Compression des marges des entreprises, hausse des coûts de production, remontée des taux qui pèse sur les valorisations (surtout pour les valeurs de croissance).
✅ Baisse de l'inflation : Performance positive. Amélioration des marges, détente des taux d'intérêt, valorisations plus attractives.
3. Les obligations
3.1 Définition
Les obligations sont des titres de créance émis par des États ou des entreprises. L'investisseur prête de l'argent à l'émetteur en échange du paiement d'intérêts (coupons) et du remboursement du capital à l'échéance.
3.2 Caractéristiques principales
Rendement fixe ou prévisible via les coupons.
Moins risquées que les actions, surtout pour les obligations d'État ou d'entreprises bien notées. Risque de ne pas être remboursé par l'émetteur.
Sensibilité aux taux d'intérêt : une hausse des taux entraîne une baisse de la valeur des obligations existantes.
Durée (maturité) : plus la maturité est longue, plus la sensibilité aux taux est élevée.
3.3 Comportement selon les régimes macro-économiques
⚠️ Croissance économique : Performance modérée à négative. Risque de remontée des taux d'intérêt et de l'inflation, les investisseurs se tournent vers les actions.
✅ Récession : Performance positive (surtout obligations d'État). Baisse des taux directeurs, valeur refuge, appréciation du capital obligataire.
❌ Hausse de l'inflation : Performance négative. Érosion du pouvoir d'achat des coupons fixes, remontée des taux nominaux, baisse de la valeur des obligations existantes. Exception : obligations indexées sur l'inflation (OATi, TIPS).
✅ Baisse de l'inflation : Performance positive. Anticipations de baisse des taux, appréciation du capital, attractivité accrue des rendements fixes.
4. Les liquidités et équivalents de trésorerie
4.1 Définition
Cette classe regroupe les espèces, comptes bancaires, dépôts à terme et fonds monétaires.
4.2 Caractéristiques principales
Sécurité maximale et liquidité immédiate.
Rendement faible, souvent inférieur à l'inflation.
Certitude de perte de pouvoir d'achat importante sur le long terme.
4.3 Comportement selon les régimes macro-économiques
⚠️ Croissance économique : Performance neutre à négative en termes réels. Coût d'opportunité élevé face aux autres actifs.
✅ Récession : Performance relative positive. Préservation du capital, pouvoir d'achat maintenu si déflation, absence de volatilité.
❌ Hausse de l'inflation : Performance négative. Érosion rapide du pouvoir d'achat, rendements réels négatifs.
⚠️ Baisse de l'inflation : Performance neutre. Amélioration du rendement réel, mais toujours inférieur aux autres classes d'actifs.
5. L'immobilier
5.1 Définition
L'immobilier comprend les biens physiques (logements, bureaux, commerces, terrains) ainsi que les placements immobiliers indirects comme les SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier), OPCI (Organismes de Placement Collectif Immobilier) et foncières cotées.
5.2 Caractéristiques principales
Actif tangible rassurant.
Revenus réguliers via les loyers.
Appréciation du capital possible à moyen ou long terme (attention en période d’inflation forte)
Liquidité faible à moyenne selon la nature de l'investissement.
Fiscalité spécifique selon le type de bien et le régime fiscal applicable (régime réel, micro-foncier, etc.).
«Vache à lait » pour les nombreux intermédiaires et fiscale pour les Etats (étant immobile, il n’y a pas de risque de délocalisation dans des Etats moins fiscalisés comme c'est le cas pour les biens mobiliers)
5.3 Comportement selon les régimes macro-économiques
✅ Croissance économique : Performance positive. Hausse de la demande locative, appréciation des valeurs, augmentation des loyers, accès facilité au crédit.
❌ Récession : Performance négative. Baisse de la demande, vacance locative accrue, difficultés de financement, baisse des prix (surtout immobilier commercial).
⚠️ Hausse de l'inflation : Performance mitigée. Protection contre l'inflation via l'indexation des loyers, MAIS hausse des taux qui pèse mécaniquement sur les prix et hausse des taux d’emprunt qui freine l'accessibilité. L'effet net dépend de l'ampleur de la hausse des taux.
✅ Baisse de l'inflation : Performance positive. Détente des taux de crédit, amélioration de la solvabilité des acquéreurs, reprise de la demande.
6. Les matières premières
6.1 Définition
Les matières premières regroupent les ressources naturelles comme l'or, le pétrole, les métaux industriels et précieux, ainsi que les produits agricoles.
6.2 Caractéristiques principales
Valeur refuge (notamment l'or) en période d'incertitude économique et géopolitique.
Volatilité élevée liée à l'offre, à la demande, et aux tensions géopolitiques.
Pas de revenu (pas de dividendes ni coupons).
Accès indirect via des fonds, ETF ou contrats à terme.
6.3 Comportement selon les régimes macro-économiques
✅ Croissance économique : Performance positive pour les matières premières industrielles (cuivre, pétrole, métaux). Augmentation de la demande liée à l'activité économique. L'or sous-performe généralement.
⚠️ Récession : Performance mixte. Baisse pour les matières premières industrielles (effondrement de la demande), mais hausse pour l'or (valeur refuge, aversion au risque).
✅ Hausse de l'inflation : Performance très positive, particulièrement pour l'or et les matières premières énergétiques. Protection naturelle contre l'inflation, l'or étant considéré comme une réserve de valeur.
❌ Baisse de l'inflation : Performance négative. Moindre besoin de protection, valorisations moins attractives, préférence pour les actifs productifs.
7. Les actifs alternatifs
7.1 Définition
Les actifs alternatifs regroupent des investissements moins traditionnels : private equity, hedge funds, capital-investissement, œuvres d'art, cryptomonnaies, etc. Parmi eux, on distingue une sous-catégorie appelée actifs alternatifs liquides.
7.2 Caractéristiques principales
Plus faible corrélation avec les marchés traditionnels (à nuancer néanmoins pour le private equity), ce qui améliore la diversification.
Rendements potentiellement élevés, mais avec un risque accru.
Liquidité réduite, souvent avec des horizons d'investissement longs, sauf pour les actifs alternatifs liquides.
Complexité et besoin d'expertise pour évaluer et gérer ces actifs. La dispersion de performance entre les différents gérants est beaucoup plus importante que sur les marchés cotés (actions, obligations) et la clef du succès réside dans le choix des « bons » gérants, qui nécessite une expertise et une expérience spécifiques.
7.3 Comportement selon les régimes macro-économiques
✅ Croissance économique : Performance très positive pour le private equity et le capital-investissement. Multiplication des opportunités d'acquisitions, valorisations élevées à la sortie, accès facilité au financement.
❌ Récession : Performance négative à très négative. Difficultés de sortie, valorisations en baisse, stress financier sur les entreprises en portefeuille. Les hedge funds peuvent mieux résister grâce à leurs stratégies de couverture et à leur décorrélation des marchés financiers.
⚠️ Hausse de l'inflation : Performance mixte. Impact négatif via la hausse du coût du financement (private equity très endetté), mais certains actifs tangibles (art, collections) peuvent servir de réserve de valeur. Les cryptomonnaies montrent des comportements erratiques.
✅ Baisse de l'inflation : Performance positive. Amélioration des conditions de financement, valorisations plus attractives, environnement favorable aux opérations de croissance.
8. Produits dérivés et devises
8.1 Produits dérivés
Instruments financiers tels que futures, options et warrants, utilisés pour la gestion du risque (couverture) ou la spéculation. Ils permettent d'exposer un portefeuille à des actifs sous-jacents avec un effet de levier.
8.2 Devises
Investissement sur les marchés des changes, exposant à des risques spécifiques liés aux fluctuations des taux de change et aux politiques monétaires des pays concernés.
8.3 Comportement selon les régimes macro-économiques
Produits dérivés : Leur performance dépend entièrement de l'actif sous-jacent et de la stratégie employée (couverture ou spéculation). Ils amplifient les gains comme les pertes.
Devises : Comportement complexe et variable selon les paires de devises. En période de croissance, les devises des pays émergents tendent à s'apprécier. En récession, fuite vers les devises refuges (dollar, franc suisse, yen). La hausse de l'inflation dans un pays affaiblit généralement sa devise. Les écarts de taux d'intérêt entre pays sont un facteur déterminant majeur.
9. Quelques statistiques
9.1 Performance et risques sur 10 ans
Le tableau suivant présente par classe d'actif :
par année, la performance annuelle historique, entre 2015 et 2024
sur cette période de 10 ans, la performance annualisée et le niveau de risque. Le niveau de risque est mesuré par la volatilité de la performance, c'est à dire sa dispersion, exprimé en %. Plus cette valeur est élevée, plus l'investissement est volatil, donc considéré comme risqué.

9.2 Performance fonction du risque
Le tableau suivant montre sur 20 ans, la relation entre le risque et la performance des classes d'actifs action, obligation, liquidités et or.
Statistiquement, risque et performance sont liés et évoluent dans le même sens. La performance est la contrepartie qu'exigent les investisseurs pour le risque qu'ils ont pris. Mais attention, une prise de risque supérieure ne garantit pas une performance supérieure !

10. «Dans quoi investir pour gagner de l’argent ?» ou plutôt « Diversification et gestion du risque ? »
"La prévision est difficile surtout lorsqu'elle concerne l'avenir" (Pierre Dac).
Puisque l’on ne sait pas de quoi l’avenir sera fait, la vraie réponse au souhait de préservation et de croissance de son patrimoine réside dans la diversification.
La diversification consiste à répartir les investissements entre plusieurs classes d'actifs afin de réduire le risque global du portefeuille. Chaque classe d'actifs présente un profil rendement/risque distinct, ce qui permet d'adapter la composition du portefeuille en fonction de l'horizon d'investissement, de la tolérance au risque et des objectifs patrimoniaux.
Un portefeuille bien diversifié devrait idéalement contenir des actifs qui réagissent différemment aux quatre scénarios économiques (croissance, récession, hausse ou baisse de l'inflation), permettant ainsi de limiter les pertes dans tous les environnements de marché.
La gestion dynamique consiste à ajuster cette répartition en fonction de l'évolution des marchés, des conditions économiques et de la situation personnelle de l'investisseur.
Un patrimoine bien structuré n'est pas celui qui maximise le rendement dans un scénario unique chaque année, mais celui qui préserve et fait croître la richesse dans tous les environnements économiques possibles.
Je m'emploie à respecter cette méthodologie, pour mes clients et moi-même.
Etant ouvert à toutes les solutions offertes sur le marché et sans contrainte d'un réseau ou d'un partenaire quelconque, je fais appel à des professionnels de renom de la gestion de portefeuille en France et en Europe, qui créent le portefeuille qui vous est adapté et vous permettent d'investir et de tirer profit de toutes les classes d'actifs.
Je vous invite à me contacter pour bénéficier de mon conseil en investissements.
Avertissement : Les informations publiés le sont à titre indicatif et ne constituent pas un conseil personnalisé. Les produits d'investissement présentés comportent des risques incluant la perte partielle ou totale du capital. Les performances passées ne garantissent pas les résultats futurs. En tant que Conseiller en investissements financiers (CIF) et intermédiaire en Assurances (IAS), conformément aux réglementations en vigueur, je m'engage à vous fournir un conseil objectif fondé sur une analyse adaptée à votre profil. Avant toute décision d'investissement, veuillez consulter la documentation contractuelle et solliciter un conseil personnalisé. La responsabilité finale des choix vous incombe.


